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Le marathon de Montréal.
Pour ma part, c'est un défi que j'avais dans la tête avant même de venir au Canada. Et oui, je m'étais pris un peu tard pour l'édition 2013 et c'était sold out.
En septembre 2013, nous avions vu passé le marathon à quelques rues de notre appartement et j'étais impréssionné par ces athlètes qui couraient 42km !
Allez Denis, il faut que tu le fasses l'année prochaine. C'est parti de là ! Vient février 2014 et nous voyons les inscriptions pour le marathon, je me sens capable et plus l'on s'inscrit )àl'avance, moins c'est dispendieux. Pas le temps de réfléchir, je m'inscris et Alexia aussi - je suis heureux qu'elle fasse le demi car nous pourrons nous entraîner ensemble, avoir un objectif commun et se tenir les coudes lors des moments difficiles.
Tellement excité par la fin de l'hiver et le début du printemps que je commence à courir 3km, puis 5, puis 10 sous 5°C en avril. Le marathon est dans environ 5 mois mais vaut mieux commencer tôt que tard. Concernant l'entraînement, je ne suis pas vraiment un programme pré-défini mais j'essaie de courir 2-3 fois par semaines de plus en plus longtemps. Au bout de presque 2 mois, je connais mon quartier par coeur et agrandis mes tours. La vue de cette végétation fleurir ou de ces écureuils courir dans tous les sens me donne la pêche! Je me sens de mieux en mieux! En effet, début juillet, je peux courir une vingtaine de kilomètres à près de 12km/h avec du dénivelé.
Puis vient le drame, avoir son travail lié à l'événementiel ne laisse aucun temps l'été... J'enchapine des 100h par semaine et peux m'entraîner 3 fois entre juillet et août. Le stress monte, aucun programme ne peut me sauver, je le sais d'avance, ça sera au mental.
Pour confronter mon égo, je vais courir au moins 30 km 2 semaines avant la course, en me disant : Je peux le faire ! Alors, effectivement, j'y suis arrivé, la température était idéale mais j'ai quand même un peu souffert (33km en 3h06).
Les mails de l'organisation du Marathon s'accumulent, et s'en vient 2 jours avant le jour J, le moment de récupérer le dossard.
Il y a déjà de l'ambiance et une multitude de coureurs ! Je décide de changer de corral (ligne de départ) en me fixant un temps de 4h15 - assez confiant et optimiste. Bref, c'est notre première fois avec Alexia et c'est magique ! Le temps d'une photo et on rentre à la maison pour préparer nos affaires et ne pas se coucher trop tard.
Alexia un peu timide de se déguiser :)
Alors, petit retour en arrière, 1 semaine avant, j'essaye de manger beaucoup de pâtes et peu de fruits. Conseils nutritifs, autant mettre toutes les chances de mon côté.
H-12, sevré de pâtes, nous préparons avec Alexia nos affaires :
- Chaussures, chaussettes anti-ampoules
- Bas de compression pour éviter les cramppes (vital)
- Caleçon et short (attention, le caleçon doit presque dépasser du short pour éviter les frottements)
- T-shirt en lycra pour la transpiration avec dossard
- Camelback pour avoir au moins un litre d'eau (en vrai, j'ai mis du Powerade - boisson énergétique) sur soi (un peu lourd mais je suis plus à l'aise quand je sais que j'ai de l'eau sur moi)
- Casquette, lunettes, montre, porte téléphone, écouteurs et téléphone pour avoir les informations de vitesse et distance tout au long de la course
- Barres énergétiques car je n'ai pas confiance aux gels distribués sur la course
Allez hop, on va se coucher car demain, levé 5h30.
Réveil OK, on mange et Alexia prépare un smoothie pour être plein d'énergie. On s'habille, se prépare et part. Je suis tout excité mais Alexia est stressée - au fond de moi, je suis sûr qu'elle est capable !
Un monde fou dans le métro : des jeunes, des vieus, des expérimentés (avec un T-shirt : 12 mois, 12 marathons), des amateurs...
Nous arrivons, dépoosons les sacs et nous dirigeons vers le départ. Il fait 28°C avec un soleil éclatant !
J'accompagne Alexia à son corral, elle va réussir, je le sais. Quand elle est déterminée, elle se donne les moyens et réussit tout ce qu'elle entreprend. Je l'aime fort et croit en elle plus qu'en moi-même.
Fiou, bon c'est parti, je me déplace vers la ligne de départ et vois mon lapin de 4h15 : mon objectif - si je le suis, je le fais !
Bon Marathon
Selfie
Lapin de 4h15
3-2-1 Départ !
Je cours les premiers kilomètres avec mon lapin mais je suis vite lassé de rester dans la foule. Mon rythme est bon, 10.5 km/h, et malgré le fait que j'ai failli m'étouffer en buvant un verre d'eau en courant, tout se passe bien !
La course est géniale, les personnes nous encouragent, il y a des bands de musique rock tous les 3-4 km, des ravitaillements à outrance, même des douches !
Il fait beau, la matinée n'est pas trop chaude et je me sens bien ! Le paysage est magnifique ! J'aime courir et j'aime que les spectateurs nous encouragent en nous tapant dans la main !
Quelques pancartes me font bien rire : "Tu veux un burger ? Tu veux un café ? Bah cours jusqu'à l'arrivée".
Je ne m'arrête pas, dépasse des coureurs dans la montée, et me rapproche des 20 premiers kms.
La chaleur commence à être pesante mais je tiens le coup : Demi marathon en 2h01. Beaucoup de personnes sont à l'arrivée du semi et je me vois prendre la bifurcation pour le marathon. Psychologiquement, c'est pas facile car près de 70 % des coureurs arrêtent ici et tu continues...
Fiou, il fait chaud, j'ai consommé ma barre énergétique, plus grand monde pour vous encourager, le parcours est terrible (des grandes lignes droites de 5 kms dans virage et sans paysage intéressant). Mais surtout, la très mauvaise préparation fait flancher le moral... Je ralentis, me persuade que je suis capable mais la chaleur pèse !
31 km, je marche pour la première fois à un ravitaillement, essayant de savourer une banane et un verre de jus de fruit... Puis, le reste du parcours est de plus en plus dur, je commence à avoir des crampes, les forces me lâchent mais il faut que je finisse, j'alterne alors course et marche.
Et petit appel téléphonique de mon père adoré que je ne prends pas... Je suis désolé, ça aurait donné un "Ca va ? Euh... Fiou, fiou... Pup... Fiou, fiou... Je suis en... Fiou fiou... Plein marathon... Fiou fioiu... Bisous"
37 ème kilomètre : Ahhhhhhhhhhh le lapin me dépasse... Bon, je ne ferais pas le marathon en 4h15. J'essaye d'encourager les coureurs que je dépasse, on souffre tous ! Mon dos me fait plus mal que mes crampes, je ne sais plus trop... Je perds mes sens...
40 ème kilomètre : Bon allez, je ne marche plus et je finis en courant.
Je me rapproche petit à petit de la ligne d'arrivée et les supporters sont là ! Ca redonne un coup au moral mais je suis vidé !
42 ème kilomètre : Je vois la ligne et je ne peux m'empêcher de sourire, un très grand sourire qui vient avec des larmes cachées sous mes lunettes... Bordel, je l'ai fait... J'ai courur 42,2 km... Je suis Heureux, mes jambes s'arrêtent, je peux à peine marcher normalement, je suis au radar et mes sens sont complètement faussés.
On me remet ma médaille de finissant - 4h28 - je sors mon téléphone pour chercher Alexia et je la vois avec sa médaille autour du coup, deuxième fierté immense !
Je ne peux pas vraiment parler, à vrai dire je n'arrive pas. Je ne peux pas m'étirer, ni manger... Alexia est là, ça me fait un bien fou déjà.
Après coups, il y avait pleins d'activités sympas et tout! Mais je n'ai pas vraiment pu profiter de tout ça. Je pense déjà au prochain : je finirai en 4h - max 4h15.
Malheureusement, je n'ai pas été vacciné de la course, peut être que j'aime cet état où le corps ne contrôle plus tes muscles et que ton esprit prend le dessus.
Pour finir, je tiens à remercier Alexia, Xavier, Gillou, Pup, Maman, enfin tout le monde qui était derrière moi et à qui j'ai pensé tout au long de la course. Gros bisous et à l'année prochaine !
Denis
Sum up
Ralentissement de cadence en rouge orangé
Le trophée
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